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Cher lecteur,

Si tu lis ce blog, c’est probablement que nos goûts se rejoignent. Peut-être peines-tu à trouver un cadeau à offrir ou à attendre au pied du sapin ? Voici quelques idées tirées de mes lectures, de mes activités et de mes billets !

Je me suis efforcée de sélectionner des idées pour toutes les bourses et en adéquation avec les sujets abordés régulièrement sur ce blog : musées, estampe, domaine public…

Et si cela ne suffisait pas, je t’encourage à découvrir les sélections de Noël de Je beurre ma tartine et Raconte-moi l’histoire.

« Animal », pour amoureux de l’estampe et curieux de l’histoire des représentations

En 2013, à l’occasion du salon international de l’estampe au Grand Palais, le département des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France avait présenté une sélection de trente œuvres figurant des animaux. La mini-exposition ayant suscité l’enthousiasme, elle s’est prolongée dans un projet éditorial dont nous admirons aujourd’hui le résultat.

Couverture_Animal_Estampe_BnF_Pastoureau

À travers cent pièces choisies avec bonheur, l’ouvrage retrace l’histoire du regard porté sur les animaux du XVe au XXIe siècle. C’est à la fois une histoire de la représentation animale dans l’art occidental, brillamment synthétisée par Michel Pastoureau, et une initiation à celle de l’estampe, entre multiple et œuvre d’art.

Double page : Francisco de Goya, Disparate dee bête. Autre lois pour le peuple, 1819-1824.

Double page : Francisco de Goya, Disparate de bêtes. Autre lois pour le peuple, 1819-1824.

Ce très beau livre, à la maquette soignée et aux reproductions de qualité, est le fruit d’un travail d’équipe : chaque conservateur et bibliothécaire a choisi dans les fonds dont il a la responsabilité les plus célèbres, les plus belles mais aussi les plus curieuses pièces. C’est donc à une visite privilégiée et intime qu’ils convient le lecteur, lui dévoilant à la fois les fleurons de la bibliothèque nationale et leur affection particulière pour une pièce méconnue.

Double page : Raoul Dufy, le serpent, 1910, Paul Ranson, Tigre dans les jungles, 1893

Double page : Raoul Dufy, le Serpent, 1910, Paul Ranson, Tigre dans les jungles, 1893

Réf. : Mathis, Rémi, Sueur-Hemel, Valérie (dir.), Animal, éditions de la bibliothèque nationale de France, 2014, 38 euros.  (feuilleter des extraits du livre)

« Ornements. Chef d’œuvre de la Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet ».

La bibliothèque de l’INHA regorge de trésors : parmi eux, 25 000 estampes d’ornement, dont une cinquantaine sont exposées jusqu’au 31 décembre dans la galerie Colbert. Le catalogue de l’exposition, très fourni, offre une synthèse très complète de « l’estampe d’ornement », un genre moins « mineur » qu’il n’y parait. Multiple, légère, l’estampe a permis la diffusion des motifs et des modes à travers toute l’Europe : elle est un élément indispensable pour comprendre l’histoire des arts décoratifs.

Ornements_INHA_Carton

Les vingt-six essais que compte cet ouvrage donnent toutes les clés pour comprendre l’estampe d’ornement. Magie d’internet et de la numérisation, la lecture se prolonge sur la bibliothèque numérique de l’INHA, où chacun peut consulter à loisir et gratuitement les collections.

Réf. : Decrossas, Michaël, Fléjou, Lucie, Ornements. XVe-XIXe siècles. Chefs-d’oeuvre de la Bibliothèque de l’INHA, collection Jacques-Doucet, éditions Mare & Martin /INHA, 2014, 384 pages. 37 euros.

Une carte pour les amoureux des musées de la ville de Paris

Les amoureux de l’histoire de l’art aiment souvent recevoir des livres à Noël. Mais parfois leur bibliothèque accueille bien plus d’ouvrages qu’elle ne peut en contenir (ce fléau est particulièrement répandu dans les minuscules appartements parisiens). Dès lors, comment faire plaisir sans encombrer encore plus ? Offrir un autre accès à l’art : un pass annuel à un musée… ou à plusieurs !

Paris_Musees_Carte

En septembre, la ville de Paris a lancé son pass, qui donne accès aux expositions des quatorze musées municipaux (parmi lesquels le Petit Palais, le musée d’art moderne et Carnavalet). Pour 40 euros (20 pour les jeunes), le titulaire bénéficie d’un accès illimité et coupe-file aux expositions des musées municipaux (les collections permanentes sont gratuites pour tous). La carte duo (60 euros) permet au titulaire d’entrer avec l’invité de son choix. Outre l’accès aux expositions, le titulaire de la Carte Paris Musées dispose de 5% de réduction dans les librairies, boutiques et cafés des musées, et bénéficie de tarif préférentiels sur les activités (conférences, ateliers…)

Il existe bien sûr de nombreux autres pass de ce type à offrir, comme celui de la Cité de l’architecture, du Musée du Louvre ou de la RMN. Et si vous peinez à choisir, consultez la très bonne synthèse qu’a publiée Ecribouille sur son blog.

Attention, avant d’offrir un pass, assurez-vous que la personne ne bénéficie pas déjà d’une gratuité (carte d’étudiant, de professeur…)

La Carte Paris Musées (20 à 60 euros)

Pages publiques, le cadeau militant des amoureux du domaine public

L’une des raisons de vivre de ce blog, c’est de promouvoir et de valoriser des contenus numérisés et librement disponibles sur internet, et en particulier sur Gallica. Si j’ai pu écrire (et illustrer) des billets sur les vues d’optique, le photographe Reutlinger ou encore sur Gustave Doré, c’est parce que ces œuvres sont dans le domaine public.

En France, l’œuvre d’un « auteur » (entendu au sens large : peintre, musicien, écrivain, scientifique, penseur) entre généralement dans le domaine public 70 ans après sa mort. Généralement, car il existe beaucoup d’exceptions plus ou moins justifiées qui peuvent prolonger la durée des droits de 10, 20, 30 ans…

Dans le langage courant, on dit « tomber » dans le domaine public, reflet d’une conception assez négative de la notion, par ailleurs mal connue car mal définie. Les membres du collectif SavoirsCom1 lui préfère le terme « entrer » voir « s’élever » dans le domaine public. Car entrer dans le domaine public, c’est devenir un bien commun de l’humanité, un terreau fertile de notre culture, librement diffusable.

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Pages publiques, à la recherche des trésors du domaine public, publié en 2014, est le premier livre français consacré au domaine public. Réalisé dans le cadre du Master 2 Édition et mémoire des textes de l’Université de Caen Basse-Normandie, il propose une initiation aux merveilles du domaine public. Il ouvre ses pages à quelques-uns des défenseurs de nos biens communs, qui nous offrent leur regard sensible sur la question du domaine public. Il propose aussi une exploration de l’œuvre de quelques-uns des nouveaux entrants de 2014 : Beatrix Potter, Camille Claudel, Oscar Schlemmer, Guillaume Apollinaire…

La présence de cet ouvrage dans ma sélection de Noël est aussi une invitation à nous rejoindre pour le premier festival du domaine public qui se tiendra en janvier 2015 à Paris. Il va sans dire que plusieurs des auteurs de ce livre en sont les acteurs !

Réf. : Taffin, Nicolas (dir.), Pages publiques, à la recherche des trésors du domaine public, C & F éditions, 2014, 128 pages, 10 euros. Visualiser un extrait et commander.

Un kit pour s’initier à la linogravure

En novembre, j’ai donné mon premier cours d’histoire de l’estampe à l’École du Louvre. Persuadée que l’exemple vaut mieux que le discours, je voulais montrer à mes élèves des matrices d’estampes. Si mes matrices de Chodowiecki formaient un support parfait pour parler de taille douce, je n’avais rien pour illustrer la gravure en relief. Une étudiante de l’École des Beaux-Arts m’avait soufflé qu’on trouvait dans les boutiques de loisirs créatifs des kits d’initiation à la linogravure à un prix raisonnable.

Équipée mais peu sûre de mes talents artistiques, je me suis lancée dans la réalisation d’une petite chouette (qui selon mes amis ressemble à une coquecigrue) … pas si mal que ça !

Estampe_chouette

La linogravure est une technique très accessible et agréable, voire (dans mon cas) relaxante.

Le kit comprend tout le matériel nécessaire à la réalisation de quelques gravures : quelques morceaux de linoléum et plastique, très facile à graver car tendre, des gouges de différentes tailles (dont une avec un système de sécurité pour ne pas se blesser : idéal avec les enfants !), de l’encre d’impression et un rouleau à encrer, une sorte de baren pour procéder à l’impression… Il ne manque que le papier (des feuilles ordinaires font très bien l’affaire). L’immense avantage de la linogravure, outre la facilité d’attaque du matériau est qu’elle ne nécessite pas de presse pour le tirage : il suffit d’appuyer fort avec la main ou avec le « baren » fourni.

Linogravure

Ce cadeau est d’autant plus approprié aux vacances de Noël qu’il peut transformer les longues journées d’hiver en un atelier de fabrication de cartes de vœux uniques !

Réf. : Kit de Linogravure, chez les marchands types « Beaux-Arts » et « Loisirs créatifs », une quarantaine d’euros.